Acte de résistance aux pressions…

… Bereno doit fermer son blog sous la pression!

Non à la pression, non à la censure. Pour faire suite à l’idée de Swâmi Petaramesh, reprise de Kozlika, voici ma contribution. Le blog de Bereno est encore visible en pdf via le Monolecte, sur exacer, et dans des bouts de cache, sur Google.

Début de l’acte ____________________________________________

    Bref retour par Carnet d’un inspecteur du travail

    Mercredi 13 septembre 2006

    Plus de dix ans d’ancienneté, plus de dix ans de bons et loyaux services. Monsieur Y a, semble-t-il, toujours donné satisfaction. Il a accepté, par le passé, d’occuper différents postes de travail dans l’entreprise selon les nécessités du moment.

    Puis survient l’accident; une mauvaise chute dans l’entrepôt. Fracture du genou gauche. Cette blessure nécessite six mois d’arrêt de travail. Lors de la reprise, il est bien conscient que son genou est encore fragile et douloureux parfois, mais l’inactivité lui pèse et il insiste auprès de son médecin pour reprendre le travail. Malheureusement, au bout de quelques jours de travail, il est de nouveau contraint de s’arrêter, pour trois mois de plus.

    Cette fois, en accord avec le médecin traitant et le médecin du travail il est décidé que la reprise s’effectuera dans le cadre d’un mi-temps thérapeutique mais pas sur le même poste, non cela semble trop risqué. Après une concertation entre le médecin du travail et le responsable de l’entreprise, monsieur Y aura en charge les livraisons à domicile.

    Il est satisfait monsieur Y, ça lui plaît d’aller livrer les clients. Très vite cependant, il remarque que cette nouvelle fonction nécessite de sa part bien plus de responsabilités et de technicité que les tâches (essentiellement de la manutention) qu’il effectuait jusqu’alors. Tout naturellement, il sollicite un rendez-vous avec le patron pour discuter salaire et demander un avenant à son contrat de travail qui prendrait en compte son nouvel emploi.

    Trois jours plus tard, il se présente dans le bureau du chef d’entreprise et lui exprime ses souhaits. Mais à peine a-t-il terminé de parler que le patron s’emporte en le tutoyant alors que jusqu’à présent le vouvoiement était de rigueur:

    -« Pour qui tu te prends ? Tu es livreur et tu es suffisamment payé comme ça ».

    Il est abasourdi monsieur Y, il ne s’attendait pas à une telle réaction ! Le patron continue dans son élan:

    -« Estime toi heureux que je te garde dans l’entreprise. Un chauffeur n’a pas d’heures et dorénavant tu travailleras tous les jours du lundi au samedi ».

    La moutarde lui monte au nez à monsieur Y. Il ressent ce tutoiement comme un mépris total envers sa personne. Au-delà du désaccord, c’est ce sentiment d’être traité comme un « moins que rien » qui le blesse profondément. Il est prêt à exploser mais il se contient.

    -« Voila les clés du camion, pour les livraisons ne comptez plus sur moi. » dit-il en déposant les clés sur le bureau et il se retire.

    Il décide de reprendre son ancien poste. Il veillera à ne pas faire d’efforts trop violents pour préserver son genou blessé …Mais le patron n’entend pas s’en laisser conter. Rapidement, il le rejoint dans l’entrepôt et le somme de passer par la pointeuse et de rentrer chez lui. Il insiste pas monsieur Y, il en a plus qu’assez, il obéit.

    Le lendemain matin, il reçoit une lettre de l’employeur. Il la parcourt rapidement: mise à pied conservatoire à effet immédiat et convocation à un entretien préalable au licenciement pour faute grave.

    Il est désemparé monsieur Y à la lecture de ces mots. Il me téléphone, il veut savoir: « C’est une faute grave de demander une rémunération appropriée au travail fourni et un avenant au contrat de travail ? C’est une faute grave ça ? ».

Fin de l’acte _______________________________________________

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