jan 07
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Enfin, ça y est. Après la loi Évin, bonne loi, mais dont les infractions n’ont quasiment jamais été sanctionnées, une nouvelle loi règlementant l’usage du tabac dans les lieux publics arrive. Mais il est tout à fait édifiant de constater comment, déjà, un peu partout, la problématique posée est: « comment les fumeurs vont pouvoir appliquer la loi ». Un peu comme pour les radars, qui ne flashent tout de même que des contrevenants… que personne ne force à dépasser les vitesses imposées.
N’oublions pas que cette loi est destinée à réduire les effets du tabagisme passif, et la consommation de cigarettes en améliorant la santé publique. Comme partout ailleurs ou ces lois existent, le nombre de fumeurs va se réduire, et forcément les besoins afférents également. Le nombre d’accidents cardio-vasculaires plonger rapidement (voir l’Italie). Il est tellement évident que cette loi est une bonne loi, que je suis inquiet que les médias n’enchainent pas sur le sujet. Peut-être parce que les journalistes comptent un grand nombre de fumeurs libertaires dans leurs rangs…
L’un des exemples les plus frappants, et celui des discussions développées autour du tabac à l’école. Les élèves devront fumer dehors, alors, qu’en sera-t-il de leur sécurité, du rôle du chef d’établissement, comment va-t-on gérer des hordes d’élèves sur les milliers de trottoirs français des milliers d’établissements scolaires..? Faux débat.
D’abord, en matière de contrainte, l’enfant les supporte beaucoup mieux que l’adulte. Les débordements de quelques célébrités françaises dans des avions vers les Caraïbes il y a quelques années sont le fait d’adultes sans volonté. Car il est reconnu que ce n’est pas la dépendance à la nicotine (disparue en quelques semaines), mais bien la volonté comportementale qui cause la rechute. Et il est peu probable d’avoir de tels retours, massifs, dans nos écoles.
Ensuite, comme les élèves ne pourront plus fumer dans les locaux, ils seront de moins en moins nombreux à le faire. Comme le bon exemple sera donné par les enseignants et le personnel d’encadrement (enfin!), cela devrait même s’améliorer. Force est de constater que de nombreux élèves sortent l’argument du « mon prof le fait bien lui » pour justifier une cigarette dans la cour. Et par une simple application des cycles scolaires, les lycées devraient être quasiment vidés de fumeurs dans 6 ans au plus tard, les collégiens étant de futurs lycéens!
Bien sûr, j’ai du mal à comprendre l’exception accordée aux cafés, restaurants, boîtes et autres, puisqu’ils sont déjà prêts, depuis plus de 10 ans, la loi ayant imposé la création d’espaces non fumeurs. Il suffisait juste de les généraliser à la totalité de l’espace disponible. A moins qu’ils n’en aient rien fait? Mais non, je suis sûr que les cafetiers, restaurateurs et autres patrons de boites de nuit sont des citoyens respectueux des lois, honnêtes et francs. Mais alors, pour quoi cette dérogation?
Ah oui, et arrétez tous de chercher des excuses à l’application de cette loi. Si vous ne vouliez pas la voir votée, il fallait élire d’autres députés.
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mise à jour
- 2007-01-29: le blog d’éconoclaste
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billet posté depuis
l’Île de la Réunion
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J’ai du écouter la même nouvelle de France Info ou Europe 1 (les seuls radios françaises ayant un flux internet que j’écoute depuis un terminal Linux) que toi et ma réflexion allait tout à fait ailleurs.
La nocivité du tabac étant reconnue par cette loi faite pour protéger les non-fumeurs… on s’inquiète des MINEURS qui sortiraient de leur établissement scolaire fumer dans la rue non pas parce qu’ils fument eux-même mais parce qu’ils risquent on ne sait quel danger accidentel !
Ces gaulois sont fous.
Probablement la collision avec une moto-crotte, ou avec une mamie en déambulateur… Mais si je ne m’abuse, les règlements intérieurs ne permettent pas aux mineurs de quitter l’établissement en dehors des heures de cours… Et nos chefs d’établissement confirment depuis des années qu’ils gèrent parfaitement ce qui se passe dans l’enceinte, et que les problèmes n’existent qu’en dehors de l’enceinte. Il ont d’ailleurs refusé massivement la présence d’un policier référent, n’en justifiant pas l’utilité.
Pour info, Alain B. est un excellent observateur de la vie des français (cf ces gaulois sont fous…), avec une certaine hauteur de vue, ne l’étant pas lui même! Alain, si tu le souhaite, je peux éliminer la fin du commentaire…
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La phrase "est un excellent observateur de la vie des français, avec une certaine hauteur de vue, ne l’étant pas lui même!" est légèrement équivoque je trouve. Mais je n’ai jamais caché que je n’étais ni français ni très grand (là j’aurais eu du mal).
Quant à la remarque sur les gaulois elle était un poil exagérée, on va éviter de généraliser. Les chef de tribu et les bardes gaulois sont fous, les autres ils aiment juste se battre à coup de poisson pas frais.