avr 07
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C’est officiel, depuis mai 2006 les routiers ne sont plus sympas. Le décés de Max Meynier, a définitivement clos le chapitre démagogique qui associait la « sympathie » routière avec les routiers. Messieurs les routiers, vous n’avez pas le monopole du coeur.
Tableau de situation: près de 43000 entreprises, 6 salariés en moyenne par entreprise, soit une atomisation bien peu cohérente avec le marché de ce secteur d’activité.
D’abord, la consommation.
En 2004, sur le trajet Lille-Paris-Lyon-Marseille, il circulait 1 poids-lourd pour 4 véhicules légers (VL, motos comprises). Un camion consomme en moyenne 40 litres aux 100 kilomètres, contre moins de 7 pour une voiture. Soit prés de 6 fois plus. Et n’oublions pas qu’une voiture roule en moyenne 2 heures par jour contre 8 heures pour un camion. Un simple calcul permet d’en déduire que les camions polluent dans un rapport de 1 à 6 par rapport aux voitures. Indépendamment de la taille.
Et on vient nous sermoner, nous les citoyens utilisateurs de voitures, avec la pollution engendrée par nos véhicules. Alors que tous les camions français polluent 6 fois plus que toutes les voitures françaises. Et je ne parle pas des camions de passage, venant de l’étranger. Et bien sûr, impossible d’obtenir la moindre statistique sur le sujet. Il est plus simple de continuer à pressurer le citoyen, alors que le lobby des routiers peut bloquer le pays en une petite grève. Bel exemple de comportement citoyen à sens unique.
La conduite sur route.
Nos voisins belges sont conscient de la dangerosité des routiers. En France, pas ou peu d’informations sur le sujet. Quand un camion est impliqué dans un accident de la route, le risque d’y dénombrer un mort et de 31% supérieur, et 35% des accidents avec dégats corporels impliquent des routiers, alors que ceux-ci ne représentent que 15% des immatriculations. Pour rappel, sur les chaussées d’autoroute à trois voies, les véhicules de plus de 3.5 tonnes ou de plus de 7 mètres de long ne peuvent circuler que sur les voies les plus à droite ( voie de droite et celle immédiatement à gauche ). Ceux qui fréquentent les autoroutes ont tous en mémoire le camion, qui double en troisième file. La défense des routiers? Ce ne sont que des cas isolés. Alors pourquoi ne font-ils pas la police eux-mêmes? Ils ont les moyens de prévenir les autorités de tels comportements, qui sont récurrents. Il en ont les moyens de suivi (ils sont nombreux), et les moyens techniques(CB, téléphones).
J’emprunte chaque jour une départementale, très fréquentée par les routiers. Et près d’un tiers d’entre eux essaye de me « pousser » alors que je roule à 90, avec force intimidation et coup de klaxon. Certains me doublent même en mettant plusieurs minutes à y parvenir, en se rabattant souvent brutalement, sachant qu’il y a rarement une visibilité le leur permettant. Il est vrai qu’avec mon scooter, pourtant un gros 125, je n’en mêne pas large. Ils font de même avec les voiturettes sans permis, très nombreuses dans notre région agricole. Bel exemple de comportement citoyen.
Le transport de marchandises.
Les délocalisations obligent à aller chercher les marchandises de plus en plus loin, et à les ramener chez nous. Une étude récente incrimine fortement le transport de marchandise éloignées, dans la pollution globale produite: la marine marchande, ces routiers des mers, pollue trois fois plus que les transports routiers (tous véhicules confondus) et ce n’est pas près de s’améliorer, car on ne peut, pour des raisons financières, réduire la pollution de la marine marchande. Si on devait rendre les bateaux propres, on délocaliserait moins.
Les transporteurs routiers, par leur volonté de baisser leur coûts, permettent aux entreprises qui délocalisent de fabriquer de plus en plus loin, sans en payer le prix. Qui paye? le contribuable. Les députés se battent pour que les routiers puissent bénéficier d’encore plus d’exonérations. Et c’est le contribuable qui paye. Les routiers ne payent pas le carburant au même prix que le particulier. Ils bénéficient d’exonérations, avec une TIPP spécifique, et ils ont des exonérations fiscales spécifiques. Et c’est le contribuable qui paye. Bel exemple de comportement citoyen à sens unique.
Ma conclusion
- ils sont les plus pollueurs
- ils sont les plus accidentogénes
- ils sont les plus soutenus fiscalement
- ils contribuent à l’extension des délocalisations
En fait je ne vais pas conclure. Je vais vous laisser le faire.
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