juin 08
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90 60 30
Conduire devient une mission délicate. Le respect de la limitation de vitesse également. Certes sur les autoroutes la vitesse est limitée à 130 km/h (110 en cas de pluie), en ville à 50 et ailleurs à 90. Jusque là, tout va bien et c’est plutôt simple à respecter. Mais ces données sont fausses. Il existe en effet une multitude de limitations, souvent ponctuelles et parfois impossible à atteindre. Je prend pour exemple le « 30″ de certaines zones résidentielles, difficile à tenir sur près d’un kilomètre, quand la seconde (vitesse) est à 40 et la première à 20… Et si vous y roulez à 20 vous faites l’objet de la hargne et des menaces des autres automobilistes, très agressifs dans ces situations, même, et surtout, s’ils sont riverains.
Le vrai problème en France est l’incivisme. Un mot gentil pour définir une délinquance à l’aspect léger. Mais une délinquance tout de même. Le jeu de nos compatriotes en matière de limitation de vitesse, pour ceux qui la respectent, ne consiste pas à rouler en dessous de la vitesse limitée, mais le plus près possible de cette limitation, voire tout juste au dessus. Le but n’étant pas la sécurité, ou le confort, mais d’éviter le contrôle et de limiter les risques d’infraction.
Il en découle divers comportements aussi incompréhensibles les uns que les autres. En matière d’usages routiers en France, plusieurs constantes semblent évidentes:
- il ne faut pas dépasser en présence d’une ligne continue
- sur une route à plusieurs voies il faut rouler le plus à droite possible, et ne changer de file que pour doubler
- il faut respecter une distance de sécurité, variable selon le type de voie
Bon. Bien sûr c’est la théorie. Parce qu’en fait les automobilistes n’en respectent que certaines d’entre elles, et encore en fonction des circonstances. Ainsi, doubler une voiture sans permis roulant à 45 km/h sur une départementale, en franchissant une ligne continue et sans visibilité, est couramment admis. Et même franchement conseillé, si vous ne voulez pas que votre vie soit mise en danger par les autres automobilistes qui tentent l’opération, et se rabattent de façon acrobatique devant votre véhicule avec force coup d’avertisseur, et nombreux gestes agressifs.
De même en ville, ou en zone « 30″, rouler légèrement en dessous de la vitesse limite va vous valoir des insultes, des fins de dépassement avec freinage « pour vous donner une leçon » à la limite de l’accident. Il est vrai qu’il faut une bonne dose de force morale pour rouler sous la vitesse limitée sur la partie à quatre voies de la Promenade des Anglais à Nice, que les locaux prennent pour une extension de l’autoroute, alors que l’on est en ville.
J’ai remarqué que sur autoroute, ceux qui dépassent allègrement la limitation de vitesse, donnent des leçons (rabat brutal sur la file de droite et clignotant droit appuyé) à ceux qui occupent la voie centrale. Ce qui est souvent mon cas. Tout simplement parce que je tiens à respecter les distances de sécurité, et que quand je vais dépasser, je le fais à la bonne distance. Donc bien avant d’arriver sur le véhicule me précédent, à contrario des transporteurs routiers et de leurs semi-remorques qui se collent dans l’aspiration de leur prédecesseur (quelques mètres…) avant de dépasser. Bien sûr, la distance de sécurité est probablement l’aspect du code de la route le moins respecté.
J’ai aussi remarqué que les changements et rétablissement de limitation étaient fréquents, notamment sur autoroute. 130, 110, 90, et souvent plusieurs fois sur quelques kilomètres. Comme à Tours, Metz et autres agglomérations traversées par ce genre de voies, mais aussi à cause de travaux. Également l’absence de rétablissement de la limitation standard, ce qui peut parfois être dangereux. Ainsi, vous accédez à l’autouroute par une gare de péage, le panneau signifiant la nature de la voie étant parfaitement visible. Puis, la bretelle d’accès débute par un panneau limitant la vitesse à 50 km/h. Donc, logiquement, sans indication contraire, vous devez vous engager sur la voie à cette vitesse. Et le premier panneau signalant que la vitesse passe (ou est) à 130 ne se situe que quelques centaines de mètres plus loin. Du coup, vous devez rouler à 50 km/h, sur une autoroute, pleine voie, pendant plusieurs minutes. Imaginez le risque. Enfin, les limitations temporaires, toujours sur autouroute, dont la signalisation (le panneau), n’est présent que d’un côté de la voie, et masqué par le camion que vous doublez à ce moment précis, ou celles présentes sur les deux côtés d’une autouroute à 6 voies, à plusieurs directions et en sortie de bretelle (comme en région parisienne).
De nombreux cas, souvent ingérables, car votre attention est concentrée sur un changement de file ou un dépassement. Et une augmentation du stress au volant à force de guetter les différents changements. Sans oublier que certains panneaux sont présents parce qu’oubliés sur un chantier terminé par des ouvriers pressés.
Alors, comme je roule beaucoup, et depuis des années, j’ai pris ce mois-ci une grande décision. Après avoir réalisé, tests à l’appui, qu’en moyenne en ville je roulais à 27 km/h, à 63 sur les départementales et les nationales, et à 94 sur les autoroutes, et sur plusieurs milliers de kilomètres de test, j’ai décidé de ne plus utiliser que trois plafonds de vitesse en fonction des circonstances. Bien sûr, j’ai un véhicule équipé d’un controleur de vitesse. Donc les vitesses:
- 90 sur autouroute
- 30 en agglomération
- 60 ailleurs
Et ça marche. J’ai réduit ma consommation de carburant de 30%, mon stress également, je n’ai plus de traces d’insectes tenaces sur mon capot et mes lavages me coûtent moins chers. Du bonheur…
Mais je prend des risques. En bon manichéen, j’applique strictement ma décision. Et je part plutôt pour atteindre ma destination. Le plus dur reste l’hostilité des autres conducteurs. Surtout celle physiquement dangeureuse des transporteurs routiers qui essaient de me pousser sur les départementales. Mais le gain est tel, pour moi, pour la sécurité des autres, pour mon porte-monnaie et pour l’environnement (dans cet ordre), que je vous incite à faire de même.
En plus, cela reste valable pour tous les pays d’Europe, sauf pour le Vatican…
Dans la foulée, j’ai sorti (enfin, c’est en cours), le site, des logos et boutons à afficher sur son contenu, et bientôt les groupes sur divers réseaux sociaux, notamment sur Facebook. Faites comme moi, plus on sera nombreux, plus on sera zen, plus on sera en sécurité, moins on consommera. Et avec un peu de chance, les médias vont nous suivre…
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m.a.j. du 3-10-08:
- mes billets sur le mondial de l’automobile
- le site de Protech, la société qui protège votre voiture pour vous aider à moins concommer d’eau au lavage
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C’est un Barrabillet du Barrablog