mar 10
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Que cherchez vous sur Twitter? La question est pertinente, parce qu’une bonne quantité de donneurs de leçons commence à apparaître dans la twittosphère française. J’ai bien dit française, car les autres francophones l’utilisent, sans chercher à quoi ça doit servir, et comment il est bon de s’en servir. Nous sommes donc en face d’une multitude de Monsieur Jourdain, qui twittent « bien » sans le savoir, et ne se posent pas de questions françolosphiques.
Car en France, nous avons encore une fois la prétention d’apprendre au monde comment utiliser au mieux un outil, sans même qu’il soit encore réellement terminé, voire réellement en production, et sans même que tous ses usages n’aient été définis ou même cartographiés. Ce qui, vu la capacité d’innovation ambiante, n’est pas près d’arriver! Surtout pour un outil que nous n’avons même pas été foutus d’inventer.
Tant pis! Nous français, savons comment il est bienséant d’utiliser ce média. Et de l’utiliser convenablement. Et en bons français, haro sur celui qui n’en fait qu’à sa tête, qui réussit sans même le savoir, là ou d’autres échouent, et qui n’a pas pour but le but commun. Ou pire, qui n’a pas pour but le but individuel.
C’est ainsi que j’ai appris que la priorité des twitterers français était:
- la visibilité
- la crédibilité
Eh oui, la priorité est double. Nous sommes français, et donc plus à une contradiction près.
Alors messieurs, voici deux grandes constantes des médias en ligne, constantes que vous avez oubliées. La première, c’est qu’il n’y a pas de règles. Comme dans les autres médias, le but est d’occuper de la place, d’être plus gros que son voisin, d’avoir plus de lecteurs, de spectateurs, de téléspectateurs. Et ce n’est pas une joute amicale, c’est une guerre ouverte. Tous les moyens sont bons pour y arriver. Et je ne vois pas pourquoi Twitter échapperait à la règle.
La seconde constante, est la prime au primo-arrivant. Elle est énorme. Car le premier définit des règles que la masse adopte, sans bien savoir pourquoi. Que ces règles soient ou non éthiques, honnètes ou non, la masse les adopte. Par mimétisme, par flemme, par jeu. Peu importe, elle les adopte. Et je ne vois pas pourquoi Twitter échapperait à la règle.
Bien sûr, il est possible de développer un eco-système hors ces deux constantes. Mais ces constantes sont fractales! Dans le nouvel eco-système, elles vont à nouveau s’appliquer. Et ainsi de suite.
C’est d’ailleurs comme ça que la twittosphère s’est développée. Pas comme aux USA, mais pas vraiment différente. Fractale.
Alors bien sûr, pour revenir à la priorité des français, qui sont visibilité et crédibilité, je vais vous asséner une vérite vraie absolue. Ce n’est pas Twitter qui va apporter visibilité et crédibilité à un illustre inconnu. Sauf peut-être dans l’eco-système fractal de son lycée, université, école ou entreprise, voire bande de potes. Mais il l’avait déjà. Eh oui, les plus crédibles et les plus visibles des twitterers sont ceux qui étaient déjà crédibles et visibles avant. Et ailleurs.
Dans leur blogs, dans leurs forums, dans leurs sites, dans les autres médias… Et souvent à hauteur de leur visibilité et crédibilité d’ailleurs. Pas plus, pas moins. Et quand ils ont jugé bon de dépenser un peu de leur temps sur Twitter.
Autre différence avec les USA: quand quelqu’un trouve une idée de business aux USA, soit en adaptant un outil, soit en le détournant de son usage premier, là-bas on applaudi au génie, et les thuriféraires sont légions. D’ailleurs, Twitter en est l’exemple. Tout comme Facebook. En France, on crie, on hurle, au manque d’éthique, au non respect des convenances (souvent non dites, toujours non écrites), à l’absence de respect des autres. Ces autres en manque d’imagination, de réactivité, de performance.
Dernière chose, j’aime les discours sur les quantités de followers/followings. Arrétez d’écouter les cassandres du sujet. Non, vous n’avez pas été lobotomisés, et oui, vous pouvez vous faire votre propre opinion. Suivez qui vous voulez, rien ne vous lie de façon permanente. Sauf peut-être votre e-Ego. Et hors followers/followings, il existe des listes, qui permettent de suivre d’autres flux d’information, ciblés. Ce n’est pas parce que la plupart des français les utilisent pour créer des catalogues au mieux amusants, au pire dénigratoires, catalogues qu’ils ne suivent jamais, qu’il faut faire de même.
Utilisez ces listes pour ce pour quoi elles sont faites: créez des TimeLines spécifiques à un métier, une idée, une région… et suivez ces nouvelles TimeLines comme votre propre TimeLine! Ouvrez les dans plusieurs onglets de votre navigateur. Bien sûr, ça va faire un vide dans vos followings si vous les basculez dans une liste. Ceux qui n’auront pas compris, et qui vous un-followent méritent-ils d’être suivis? La question peut être posée. Surtout quand ils continueront à vous voir interagir avec eux. Sans qu’il soient dans vos following. Amazing!
Enfin, les seuls mauvais usages de Twitter, sont ceux qui mènent à l’arrêt du compte, ou à sa supression. Regardez les FAQ ils sont détaillés. Et Twitter veille. Twitter fait très bien sa propre police.
Alors, arrétez de dénigrez les usages, inventez les vôtres ou améliorez ceux des autres. Agissez au lieu de gloser.
- ce billet est inspiré par un billet et une attaque en règle nominative du vinzblog, blog par ailleurs plutôt bon, du non moins plutôt bon @Vinz mais surtout par les commentaires ineptes qui y sont associés et les tweets qui en découlent. Sans oublier toutes les inepties que j’entends sur le sujet depuis des mois dans les twunches, barcamp, et autres réunions de spécialistes auto-proclamés. Laissez vivre les twitterers imaginatifs, les bons seront séparés des mauvais par le marché, même si ce que deviendra le marché risque de ne pas vous plaire.
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