Cesse de pleurer, ça ne fera pas avancer le business

A l’Île de la Réunion quelques acteurs mineurs du web local pleurent sur leur absence de reconnaissance par les instances TIC, alors que ces instances reconnues récupèrent justement une partie de la manne financière [notamment sous forme de subvention]. Les organismes et entreprises qui récupèrent ces subventions, le font au travers de réponses aux appels à projet émis par les collectivités locales et territoriales. Car à l’Île de la Réunion, les collectivités font bien leur travail. Et investissent dans ce fabuleux relais de croissance qu’est le web.

Et quelques acteurs mineurs du web réunionnais pleurent. Et je ne constate aucune remise en question de ces acteurs mineurs, qui campent sur leurs positions. Positions qui sont financièrement non rentables, socialement inefficaces et visiblement inexistantes tant sur le plan marketing que technologique. Dans un métier ou le marketing et la technologie sont des éléments fondateurs.

Au contraire, je vois beaucoup d’agressivité et d’amertume, et même de la menace larvée dans les propos qu’ils tiennent, en réponse à cette absence de reconnaissance. D’ailleurs quand on leur tend la main, ces acteurs mineurs du web réunionnais ont du mal à la saisir, car ce n’est pas selon eux la bonne main, et tendue de la bonne façon. Voici résumé en quelques mots l’un des maux endémiques de l’Île: une fierté si mal placée, que l’incompréhension qui en découle ne peut être effacée.

Et pour l’avoir vu dans d’autres secteurs d’activité depuis plus de 20 ans, la disparition programmée de ces acteurs mineurs, qui ne savent pas se fédérer, faute d’humilité, et forts de la certitude erronée d’être uniques, indispensables, reconnus, et dans leur bon droit. Je me permet de rappeler qu’en matière économique, le seul bon droit, c’est la réussite. Je vois même poindre l’argument tant entendu de l’antériorité (j’étais là avant) dernier refuge de leur incompétence.

Ce n’est d’ailleurs probablement qu’une absence d’intelligence de marché: les dirigeants de ces entreprises préfèrent défendre leur pré-carré, et passer de pseudos alliances avec d’autres minuscules afin de ne pas froisser quelques néfastes qu’ils imaginent importants parce qu’ils font du bruit. Et à écouter ce bruit ambiant, ces acteurs mineurs n’entendent pas la vraie concurrence arriver, celle qui travaille et n’écoute pas ce bruit, concentrée sur les besoins de ses clients, et les besoins du marché. Mais ils parlent. Beaucoup. Entre eux. Et s’écoutent parler. Beaucoup également.

Ils vont disparaître. Oeuvrant dans le web. Le seul secteur qui est pourtant partout dans le monde un vrai relai de croissance.

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referencement.fr vs zlio.com

J’ai découvert la semaine dernière l’existence de l’Affaire zlio.com. Du coup, j’ai un peu lu ce qui s’en disait, et les divers avis sur le sujet. Comme toujours, dès qu’il y a une publication officielle (le jugement), le pire et le meilleur se côtoient. Avec une grande tendance: personne ne lit les documents officiels publiés, mais tout le monde a un avis pertinent dessus.

J’ai rencontré ça encore récemment  avec LOPPSI, quand j’ai écrit un court billet sur l’un des points méconnu (peu commenté) de la loi: « la fin de la gestion de l’eRéputation indépendante en France« . Un des lecteur de mon blog m’a même demandé de lui envoyer l’extrait correspondant, car « il n’avait pas le temps de la lire ». Alors que son métier concerne justement ce sujet.

Dans le cas de l’affaire opposant zlio.com et referencement.com, le jugement est pourtant simple et précis. Pour résumer, zlio.com passe commande à referencement.com d’une prestation suite à une offre commerciale, pour remonter en première page de Google, car zlio.com avait disparu du radar. zlio.com n’est pas content de la prestation, refuse de payer le solde, et le dirigeant, J. Berrebi, tweete son mécontentement.

Première constatation à la lecture du jugement: referencement.com n’avait pas d’obligation de résultats, mais juste une obligation de moyens.

En effet, « les termes de la proposition commerciale envoyée par referencement.com et les termes du bon de commande envoyé par referencement.com et signé par zlio.com » « ne comportent aucun engagement précis auprès des moteurs de recherche ».

C’est donc bien une obligation de moyens. On ne saura jamais assez recommander de bien regarder à quoi s’engage le fournisseur, quitte à lui faire modifier certaines clauses qui ne vous conviennent pas. En l’espèce, zlio.com souhaitait réapparaître sur la première page de Google.

Par contre pas de dommages et intérêts à l’encontre de zlio.com, car s’il n’ont pas payé, le tribunal juge qu’ils l’ont fait de bonne foi. zlio.com était bien persuadée que referencement.com n’avait pas fait correctement son travail.

Le tribunal juge donc que referencement.com à bien fait le travail qui avait été commandé, sur base de leur proposition. Donc que zlio.com n’a tout simplement pas compris ce qui avait été proposé.

Le jugement fait apparaître également une notion un peu originale, celle de « premières pages de Google ». Oui, oui, au pluriel. A ma connaissance, il n’existe qu’une seule première page, la première justement. Si vous n’apparaissez pas sur LA première page, vous n’apparaissez tout simplement pas pour la majorité des utilisateurs, qui ne font pas l’effort d’aller sur les autres pages, surtout s’ils ont trouvé leur bonheur sur LA première, chez, par exemple, un de vos concurrents.

Ensuite, le jugement s’occupe DU tweet. Si le tribunal juge recevable le tweet émis depuis le compte personnel du dirigeant, c’est parce que le dit dirigeant « a été en contact avec referencement.com« , « a contracté pour le compte de zlio.com« , et que c’est à se titre qu’il s’est livré à ces commentaires. Donc, si le contrat avait été signé par quelqu’un d’autre, et que J. Berrebi n’en ai été informé qu’une fois constaté le souci, et après que zlio.com ai refusé de régler le reliquat, il aurait pu en parler sans problème, LE tweet n’aurait pas été recevable.

En gros, si zlio.com avait un patron négligent, ne s’inquiétant pas des problèmes de son entreprise, et vraiment distant de ses équipes, il aurait pu tweeter n’importe quoi, à postériori, et le tribunal aurait laissé passer. Dommage pour lui, il semble être un boss sérieux. Car rappelons-le, la visibilité en matière d’eCommerce (métier de zlio.com), c’est quand même stratégique. Donc du périmètre d’un dirigeant.

Le jugement précise également que J. Berrebi est considéré comme « influent » par le juge, et que l’impact DU tweet est d’autant plus important. Faisant fi de toutes les analyses récentes qui confirment q’un tweet est vu au maximum par 10% d’une TL. Actuellement, J. Berrebi a à peine plus de 7000 followers. Alors il y a plus de deux ans, la TL de J. Berrebi

Enfin, le jugement impose à zlio.com et à J. Berrebi de supprimer tous leurs propos portant atteinte à referencement.com sans préciser lesquels. J’ai bien dit « leurs propos ». Pas ceux qui l’ont été par d’autres, qui on commenté ou repris ces éléments. Ouf! Quand même! Ce qui devrait se cantonner au seul tweet, à moins que quelque chose m’ait échappé. Bien sûr, retrouver un tweet vieux de plus de deux ans, et le supprimer… Il va falloir contacter Twitter pour qu’ils s’en occupent!

Le tribunal impose aussi la publication du jugement de 8 pages sur Twitter (et les éventuels autres supports ou se trouvent « leurs propos »)… Là, je ne commente même pas. J’ai honte pour la compétence de ma justice. Le jugement fait près de 17000 caractères… Ainsi que dans trois autres journaux le tout payé par zlio.com, avec un maximum de €3000 par publication.

Qu’en conclure?

  • Et bien, pour donner son avis sur un fournisseur via Twitter, à titre personnel, quand on est dirigeant d’une entreprise, mieux vaut ne pas s’occuper de sa boite.
  • Mieux vaut également ne pas être « influent ».
  • Et puis, demandez une obligation de résultat dans vos contrats, au lieu d’une obligation de moyens comme referencement.com l’inscrit dans ses propositions/contrats.

Et surtout, surtout, lisez les jugements avant de les commenter!

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source: le texte intégral du jugement [pdf] sur Google Docs

P.S.: je n’ai pas le tweet d’origine, mais si quelqu’un en a une copie, je l’affiche ici.

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La face cachée de Google+

Une mini polémique c’est pointée il y a quelques jours. Google+ désactive les comptes qui ne sont pas de vrais comptes, avec un vrai prénom, et un vrai nom. Déjà les comptes créés par des entreprises. Puis les comptes à pseudo. Enfin, les comptes mixtes, avec pseudo inclus. Comment Google les repère, mystère.

Un début d’explication peu se trouver dans la possibilité de signaler le compte selon plusieurs options (spam, nudité, propos haineux ou violents, maltraitance infantile, infraction au droit d’auteur, imitation, faux profil, et au cas ou, autres). Et pour avoir lu de nombreux commentaires dans les articles qui en parlent sur G+, je peux vous dire que l’activité « report » est active.

Donc, une fois son vrai nom inscrit, l’utilisateur met son profil à jour. Déjà parce que G+ le lui demande de façon récurrente. Mais si l’utilisateur met son profil à jour si facilement, c’est aussi parce qu’il suffit de recopier ce qui existe déjà sur les RSP ou il est inmaquablement inscrit. Car l’utilisateur de G+ et plus mature, plus soucieux de son image de spécialiste. Il se fait connaître.

Conclusion? Google est en train de crowdsourcer la mise à jour de sa base clients! Très fort… Surtout qu’en faisant miroiter l’arrivée prochaine des pages pros, il fait patienter les marques,  qui pour certaines y ont déjà inscrit des « ambassadeurs » (DirCom, CM..). Il fait également patienter les influents célèbres, qui auraient bien débuté par un compte pro, et qui ainsi surqualifient les autres comptes qui les inscrivent dans leurs cercles.

Et avec les noms que les comptes surqualifiés inscrivent pour leurs cercles, Google y ajoute une base de mots-clés multilingue totalement unique, elle aussi crowdsourcée!

Ainsi, Google aura une base d’information client propre (compte à jour avec préférences), classée par centre d’intérêt (les préférences de qui je mets dans mes cercles), chacun de ces clients lui-même classé par mot-clé (les intitulés des cercles dans lesquels on me classe)!

Malin non? Ethique?

Je soupçonne certaines marques souhaitant adresser leur communication uniquement vers des clients aisés, non belliqueux, et n’ayant jamais reproché ou adhéré à un reproche à cette marque ou à une autre, je soupçonne ces marques d’être fortement intéressées. Et Google à la réponse. C’est Google+.

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Pourquoi je commente plus sur Google+?

Sur diateino, un commentaire d’un article de Guy Kawasaki explique pourquoi Google+ génère 100 fois plus de commentaires que Twitter.  Mais je ne m’y reconnais pas…

Car quand je commente sur Google+, je le fais plus qu’ailleurs, simplement parce ce que je suis informé de ce qui s’y passe en temps réel au travers de Gmail, toujours ouvert sur mes machines.

Je le fais plus car en un clic j’accède à Google+ depuis n’importe quelle application Google, juste pour jeter un oeil, et que je vois ce qui s’y publie. Et que j’ai toujours une application Google connectée dans un onglet.

Alors que je dois me connecter aux autres médias sociaux pour faire de même, car je ne peux pas laisser tous ces autres médias sociaux connectés en permanence, car ils sont trop gourmands en mémoire et qu’ils terrassent mes pauvres ordinateurs.

Et je le fais plus car je m’adresse à des vrais gens, pas à des inconnus sous pseudos.

Je le fais plus car l’information que j’y trouve est pertinente, et qu’un de mes commentaires sera sûrement commenté, l’échange enrichissant.

Enfin mes contacts sur Google+, ne sont pas tous des geeks. Ils ne sont parfois même pas sur Twitter, Quora… Et ne postent même quasiment rien sur leur compte Facebook. Mais ils commentent aussi sur Google+. Parce qu’ils ont l’impression de communiquer avec de vrais gens, et parce qu’ils ont toujours une application Google connectée dans un onglet…

Curieux que Guy Kawasaki ne voie pas cela…

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Kit de démarrage pour PME

Best Vendor a sondé 500 start-up américaines de 100 salariés et moins. Pour connaître leurs usages en matière de gestion quotidienne. Plus précisément pour savoir quels outils elles utilisent au quotidien.

Si je fais un billet sur le sujet, c’est parce que je pense que ces informations peuvent être pertinentes pour les PME françaises. En effet, les PME françaises ont plusieurs éléments en commun avec les startups américaines. D’une part, leur manque d’outils de travail collaboratifs performants. Ensuite, d’outils de datamining, de CRM, de eCommerce…

Certes, si les startups américaines manquent de ses outils, c’est parce qu’elle partent de rien. Il leur faut tout acquérir. Si les PME françaises en manquent, c’est surtout parce que leurs outils sont obsolètes, souvent leurs usages également, et que ces PME se sont laissées captiver par le chant des sirènes des fournisseurs successifs leur promettant monts et merveilles, pour pas cher. Et elles ont monté des usines à gaz, souvent inutilisées car inutilisables.

Les startups ont également un besoin de fonds, pour se développer, et doivent donc dépenser leur argent avec parcimonie. Les PME françaises également ont ce besoin, peut importe la raison. Chacune doit donc pouvoir investir, à moindre frais, dans des outils performants.

Le sondage de Best Vendor a mis en avant plusieurs outils, et quelques évidences. D’abord, les évidences:

  • Google truste le marché avec sa solution Google Apps for Business dont la baseline est:
    • un travail plus efficace, une communication facilitée, une organisation efficace, une collaboration accrue, une productivité continue
  • Les outils utilisés sont majoritairement en SaaS; l’entreprise de cette taille n’a aucune valeur ajoutée à gérer du hardware informatique
  • Les outils leaders innovants du marché sont les valeurs sûres! Adobe, Apple pour les postes de travail, Salesforce, QuickBooks

Pour les outils mis en avant, BaseCamp écrase la concurrence en matière de gestion de projet. Il est intéressant de constater que MS Project, MS Excel (!), Salesforce et Google Apps for Business [avec Google Docs] sont à égalité! Loin du premier cependant… Magento reste leader pour créer un site marchand, talonné par Shopify et Paypal que l’on oublie parfois, mais qui est très simple à mettre en oeuvre! Pour la gestion de sa présence sur les médias sociaux, égalité entre Hootsuite et Facebook. Pour la sauvegarde de données et le partage de fichiers, DropBox est incontournable… Alors, « simplifiez-vous la vie » ;-)

Je vais reprendre la liste des meilleurs outils, et leur usage déclaré:

  • Google Apps for Business: email, travail collaboratif, wiki, notes, chat
  • Google analytics: web analytics, Business Intelligence (1)
  • QuickBooks: comptes, facturation, paie (2)
  • SalesForce: CRM, Business Intelligence (2)
  • Adobe CSS: web design, édition de photos
  • DropBox: stockage, sauvegarde
  • Paypal: paiement, compte marchand
  • Basecamp: gestion de projet, travail collaboratif (2)
  • Evernote: gestion de notes, pour ne rien oublier…
  • Apple: matériel
  • Mail Chimp: pour de l’email marketing, et une bonne newsletter

Maintenant, les PME n’auront plus d’excuses pour ne plus travailler efficacement. Elles auront là des outils performants, peu chers, voire gratuits dans certains cas, et améliorant très nettement la productivité.

Alors, on s’y met quand?

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source: BestVendor l’infographie du sondage [en] [pdf]

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