sept 09
26
Le titre de ce billet fait penser à un conte pour enfants. Et quelque part, le spectacle est un conte pour grands enfants.
Du passage de Paul Séré au Comedy Club, on retrouve un humour ethno-centrique. De ses moments à New-York et à Montreal on comprend son aisance en stand-up. Pas de pause, une vraie adhésion du public, une réelle capacité à saisir des moments et des attitudes pour avoir l’air d’improviser, alors que l’on sait le texte très travaillé, avec un réservoir de contenu sous le coude.
Le métier.
Un métier que visiblement Paul Séré aime, un métier qu’il vit, sur scène mais aussi backstage, et sûrement au quotidien. Ethno-centrique vous dis-je mais aussi générationnel. Plutôt ciblé 25-39 ans, mais plutôt bien ciblé. Et des groupies. Ce doit être la bogossitude métrosexuelle assumée, qui occupait d’ailleurs une grande partie des conversations des grappes de filles qui quittaient la salle. Plus rassurant qu’un chippendale, et alimentant plus les fantasmes, messieurs vous pouvez laisser sereinement votre copine y aller entre filles. Mais attention à la comparaison, parce que la barre Paul Séré est placée haute!
Mention spéciale à la première partie (oui, oui, il y a une première partie), ou l’on voit Kamel le Magicien (voir video ci-dessous), qui mériterait son propre show, et ses propres textes, et qui joue un magicien que l’on imagine volontiers maladroit, et qui étonne à chaque chute! Et sans spoïler, le final est exceptionnel. Bravo donc Kamel, excellent chauffeur de salle, et pourvoyeur de rêve. Si, si, j’ai même retrouvé là une âme d’enfant que certains illusionnistes m’avaient fait perdre.
Spectacle total donc, qu’il faut absolument aller voir. Comme il ne passe que le lundi soir, prévoyez le prochain. Présence indispensable à 21 heures, même si cela démarre à 21h30, car la file est longue. Diner avant, car cela finit tard, même si on ne voit pas du tout le temps passer.
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Lieu et réservation
liens:
Kamel le Magicien qui étonne et amuse
Christophe Lambert sur France4
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sept 09
25
Nicolas Beau rédacteur en chef de Backchich déclare que l’enquête journalistique n’a pas de place sur le web car la vidéo de Brice Hortefeux est cent fois plus vue qu’une enquête de fond. Il reprend en cela les propos de plus en plus constatés dans les cercles du pouvoir, concernant la dangerosité d’un tel média.
En plus, comparer la vidéo de Brice Hortefeux et une enquête de fond, c’est un peu comparer Closer, Voici, Gala et le Monde Diplomatique. Les médias people sont nombreux, plébiscités par leurs lecteurs, et ils sont rentables. Le Monde Diplomatique est tout seul, plutôt dans la dêche si l’on considère les chiffres de publication comparés. En fait le problème est plutôt l’habitude que les lecteurs ont prise de ne plus avoir d’enquête approfondie, justement.
Dans une course effrénée au scoop, les différents médias ont habitués les lecteurs, auditeurs et [télé]spectateurs à une information instantanée. Recyclant en cela les dépêches AFP, en abusant de stagiaires qui dépouillait en masse cette information gratuite. Le premier retour de bâton fut l’arrivée des périodiques gratuits: 20Minutes, Metro, Sport et autres, circonscrits aux grandes métropoles, préservant encore quelque peu la PQR. Mais le média internet fait vraiment peur. Il est plus rapide que l’AFP, ou reprend plus vite les dépèches AFP que les médias « traditionnels ». Il créé même de nouvelles sources d’information, et de nouveaux modes d’usage. Voir Twitter.
Et pour tuer son chien, que doit-on faire? L’accuser d’avoir la rage. Les relations étroites entre médias traditionels et pouvoir sont de notoriété publique, détaillées dans de nombreux ouvrages qui fleurissent à chaque rentrée littéraire. Elles sont mêmes tellement imbriquées, que pour les journalistes, les sources d’informations sont les leaders d’opinion: politiques, artistes, capitaines d’industrie. Faute d’enquête sérieuse, les journalistes vouent aux gémonies le web, cet espace qu’ils ne contrôlent pas [encore], et sur lequel ils sont même suspects. En contribuant à conforter les leaders d’opinions pré-cités dans l’idée qu’ils sont sur la bonne voie en voulant réglementer le web, ils ne sont même pas conscients qu’il scient une branche sur laquelle ils commencent à peine à prendre place. Même l’écrivain et artiste Francis Lalane reconnaît: « Hadopi c’est le début du contrôle du web par le pouvoir. Le web est un trop grand espace de liberté ».
Ils devraient pourtant se méfier: nombreux sont les journalistes dits d’ »investigation » à n’avoir même pas lu la loi « hadopi », et à pleurer maintenant, après l’avoir soutenue becs et ongles, car l’article 132-35 permet à leur employeurs de ne plus les rémunérer sur l’usage multi-support de leurs activités. Et oui, Hadopi remet les choses à plat. Désormais, un patron de presse pourra utiliser toute contribution d’un journaliste, sans avoir à lui demander son accord, ni lui accorder d’autre rémunération. Il est trop tard pour se plaindre!
Dans une autre catégorie, j’ai déjà écrit ici un billet sur cette « pauvre américaine » qui a été condamnée pour avoir abusé sexuellement d’un mineur et voilà la communauté internationale, notre ministre de la culture en tête, qui excuse un VIP du cinéma qui a violé une fillette de 13 ans alors qu’il en avait 44, et fustige l’acte courageux de l’état Suisse d’avoir appliqué un mandat international.
Oui, Raymond Roman Liebling, plus connu sous le nom de Roman Polanski, est bien un pédophile, dans tous les sens du terme. Il a même reconnu en public son attirance pour les très jeunes filles. J’ai donc un peu de mal à comprendre pourquoi les médias, et les leaders d’opinion, font encore une fois feu de tout bois pour protéger un acte de pédophilie ordinaire, qui aurait envoyé en prison pour plusieurs dizaines d’années, et placardé sur un liste infamante le néfaste, s’il avait été moins célèbre.
Je me demande pourquoi on cite la victime, cette fillette de 13 ans aujourd’hui adulte et qui demande de tout arrêter, pour tenter d’empécher le bras de la justice de retomber? Pourquoi aucun média d’importance n’a encore sorti d’enquête de fond sur ce sujet, qui mobilise toute une intelligensia intellectuelle et artistique, un ministre de la république, des leaders politiques? Oui, pourquoi… La théorie du complot n’est pas loin.
Pour clore, je rappelle que l’une des chantres du copyright, la chanteuse Lily Allen c’est gravement fourvoyée dans le délit de viol de ce même copyright. Elle a fermé son blog, et mis fin à sa carrière. La bétise, ne peut pas être régulée.
Enfin, quelques brèves. J’ai pu assister à une manifestation, contre la suppression de postes de remplaçants dans l’éducation nationale! Étonnant non? Eh bien, oui, ces remplaçants sont nécessaires car l’absentéïsme est endémique et particulièrement développé dans cette belle institution. Pas autant qu’à la sécurité sociale, mais pas loin. Ne serait-il pas plus logique de se battre contre ce fameux absentéïsme? Je n’ai jamais vu aucune manifestation contre l’absentéisme proposée par les organismes syndicaux dans notre pays. Curieux.
J’en ai assez que les principales chaines de télévision françaises diffusent les épisodes de séries américaines en dépis du bon sens, ou justement sans aucun sens. Sans afficher le numéro des épisodes et celui de la saison. Le C.S.A., devrait édicter quelques règles simples pour les chaines de télévision: respect absolu des horaires donnés dans les grilles, affichage des saisons et des épisodes des séries télévisées, surtout américaines, respect des programmes transmis aux journaux spécialisés, et information quand l’épisode est censuré, comme TF1 le fait souvent. En bref, plein d’éléments utiles pour les téléspectateurs. C’est pas gagné.
Dernière chose: le crowd-sourcing. Définition de Wikipedia: « calqué sur l’outsourcing, qui consiste à faire réaliser en sous-traitance, donc externaliser des tâches qui ne sont pas du métier fondamental de l’entreprise, le crowdsourcing consiste à utiliser la créativité, l’intelligence et le savoir-faire d’un grand nombre d’internautes, et ce, au moindre coût ». C’est une bonne idée, globalement utilisée est acceptée par le plus grand nombre des internautes actifs. Même par moi. Mais un effet induit pervers est en train d’apparaître. Le « juste suffisant ». Ainsi, un nombre d’entreprise de plus en plus grand se contente de ce que peut fournir une prestation d’origine « crowd-sourcing », plutôt que de tendre vers l’exigence de la production que peut proposer un professionnel. Du coup, un grand nombre de producteurs du web, graphistes, développeurs, créatifs, intégrateurs, professionels, ayant des charges de professionnels (urssaf, assurances, impôts et autres taxes, loyers…) se trouvent en concurrence avec des amateurs, même de grande qualité, qui eux s’en affranchissent. Le crowd-sourcing est en train de devenir en France un marché noir du service web.
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Une dépèche AFP de vendredi, fait très discrètement état d’un sondage Ipsos tout à fait édifiant, en pleine période Hadopi. Ipsos vient de communiquer cette information en Allemagne. Cette dépèche a été brièvement affichée sur le site de la Direction du développement des médias. Puis rapidement effacé.
Ce sondage, effectué dans 12 pays auprès de plus de 6500 internautes, fait la liste des internautes les plus « pirates », ceux qui téléchargent le plus de musique illégale, soit dans l’ordre:
Et oui, ce sont bien des pourcentages. C’est donc indépendant de la taille de la population, ou du nombre d’internautes en valeur absolue.
Par contre, dans la catégorie bons élèves, on trouve:
Bien sûr, l’Allemagne, pays de ressortissants très disciplinés, le pourcentage d’internautes affirmant le pratiquer régulièrement se monte à peine à 11%. Si l’on regarde bien les chiffres, la moyenne mondiale est d’environ 44%.
Petite précision d’Ipsos:
« Il est intéressant de constater que justement ces utilisateurs de pages illégales utilisent aussi beaucoup plus les voies légales de téléchargement et achètent davantage de disques que ne le font les internautes plus respectueux de la légalité. Il semblerait que la possibilité du téléchargement illégal soit pour certains le départ de leur goût pour la musique »
Depuis le temps que les blogueurs, twitterers et facebookers français le disent, il aura fallu un sondage Allemand effectué sur le plan mondial, pour que les médias en parlent… Ou pas. J’ai pas encore vu de frémissement en France sur ce sujet. Quel média en a parlé? Morandini?
lien court vers ce billet:
http://bit.ly/IpsosHadopi
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Le cache Google en a bien sûr gardé une trace. Sources: @jbgme, via @GillesMisrahi et @gonzague
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mise à jour:
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sept 09
18
« Dans un monde où la réputation est une richesse, ceux qui donnent bien sont les plus riches. Bienvenue dans The Whuffie Bank »
Selon Wikipédia, le Whuffie est la monnaie, basée sur la réputation, utilisée dans « Dans la dèche au royaume enchanté », le roman de science-fiction de Cory Doctorow. Ce livre dépeint une économie post-rareté : tous les biens de première nécessité (et la plupart des articles de luxe) sont gratuits et à disposition. Le niveau de whuffie actuel d’une personne est visible instantanément par tout un chacun, tout le monde étant équipé d’un implant cérébral offrant une interface avec le Net. Ce roman est disponible en français en poche ou sous licence CC
Un site nommée The Wuffie Bank vient d’être lancé. A l’heure actuelle, il est encore trop tôt pour savoir s’il s’agit d’un site pérenne ou d’une blagounette organisée à l’occasion du TechCrunch50. Ceci étant le concept de calcul de la réputation en ligne est suffisamment important ! Donc, regardons ce site de près mais soyons prudents !
La « Whuffie* Bank » est un organisme à but non lucratif dédiée à la construction d’une nouvelle monnaie basée sur la réputation, monnaie qui pourraient être échangée contre des produits réels et virtuels et des services. Plus votre réputation est élevée, plus vous serez riche. Tout comme les Creative Commons remettent en cause les droits d’auteurs, la « Whuffie Bank » remet en cause notre vision de la richesse. Il ne s’agit plus de mesurer les fortunes et les échanges en dollars ou en euros, mais de mesurer votre niveau et vos échanges de réputation ! Et sur le Web social qui se développe depuis quelques années, mesurer enfin l’e-réputation, serait équivalent à résoudre la quadrature du cercle !
Le site a été lancé en fanfare, à l’occasion du TechCrunch50. Sur le stand, on a pu voir une carte de crédit (fictive)! La Wuffie Bank est déjà mentionnée sur la version en anglais de Wikipedia.
La carte de crédit officielle de la Wuffie Bank présentée au TC50
Sur Twitter, on peut également suivre la Wuffie Bank qui ne semble pas manquer de verve :
La meilleure preuve d’une réelle attente est l’évolution du compte Twitter de la Bank, @whuffiebank: créé le 26 août, annoncé le 16 septembre avec 0 followers, et 800 followers le 17! L’offre est actuellement uniquement basée sur votre présence sur Twitter, et bientôt sur Facebook, FriendFeed, Digg… La mise à disposition d’une API va certainement booster le service.
Comment ça marche me direz-vous? Et bien au travers de l’API Twitter, un algorithme calcule votre Whuffie tous les 3 jours. Il suffit de s’inscrire à la banque pour obtenir instantanément un « WhuffieLevel ». Puis, tous les trois jours, et vous verrez le niveau monter ou descendre si vous obtenez plus RT. Mais pas seulement: si vous faites beaucoup de RT, vos RT auront moins d’impact que quelqu’un qui en fait peu. Si vous êtes RT par quelqu’un ayant un fort Whuffie, cela aura un impact positif supplémentaire. De même si vous RT un lien déjà RT de nombreuses fois, cela aura moins d’impact.
Le stand Whuffie Bank au TC50
bonnes têtes de Geeks…
Les règles sont donc simples, et conçues pour éviter le plus possible les « hold-up » de Whuffie. Bien sûr, comme IRL, il y aura toujours des malins qui pourront faire des scores en contournant l’algorithme. Mais comme le dit la « Whuffie Bank »:
Notre job est d’améliorer le calcul des Whuffie
et de représenter correctement la valeur de la réputation
Il est également possible de donner directement du Whuffie à quelqu’un soit directement depuis le site (bouton « GiveWhuffie ») soit en tweet, au travers de la syntaxe suivante: « WHF 10 to @barrabe », où « 10″ est le montant que vous souhaitez transmettre (vous pouvez mettre plus, ou moins). Pour l’instant, certaines options ont été écartées, comme la fonction de whuffie négatif qui n’a pas été mise en oeuvre, bien que les créateurs y ait pensé.
Qui paye tout ça? La Banque Whuffie a été fondée et est actuellement soutenue par Popego, une société de logiciels d’intelligence artificielle, Atommica, un studio de développement de logiciels, Aconcagua Ventures, une société de capital-risque et Livra une société d’études de marché en ligne. Et bien sûr le soutien et les idées des étudiants du MIT et de Stanford. Excusez du peu.
Parmi les évolutions prévues par les fondateurs, la plus incroyable est l’intégration dans le calcul des Whuffie de la réputation IRL. A suivre, encore une fois, avec prudence.
L’équipe Whuffie Bank (profil sur LinkedIn):
À ce jour:
Vidéo présentée sur TheWuffieBank.org
from The Whuffie Bank on Vimeo
Note de l’éditeur:
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Ce billet est également visible sur
Petit billet pour répondre au harcèlement 2.0 que nous subissons depuis quelques temps, concernant la « pauvre » Wendy Whitaker. Après avoir été comdamnée pour avoir pratiqué illégalement un acte sexuel n’impliquant pas de procréation, et divers déboires associés, elle est à nouveau poursuivie pour ne pas avoir déclaré un déplacement comme la loi l’impose.
J’ai un peu de mal à comprendre pourquoi elle n’a pas déclaré ce déplacement. La loi est pourtant précise sur le sujet et elle a déjà été comdamnée.
Ensuite, les médias français, tant officiels, qu’alternatifs, ou même Web2.0, utilisent le terme français « sodomie », pour traduire le terme américain « sodomy » qui signifie « acte sexuel n’impliquant pas de procréation ». Il serait bon de ne pas utiliser le terme français homonyme, qui ne signifie pas la même chose, afin de ne pas induire en erreur le lecteur français, déjà peu informé, mais bien les mots « acte sexuel n’impliquant pas de procréation ». C’est long, mais c’est clair. Ce n’est pas l’espace qui manque sur une page web.
Aux USA, comme en France, c’est la loi qui définit le terme « librement consenti ». Donc peut importe qui fait quoi, ce qui est hors la loi, est hors la loi. Et les arguments soulevés ici sont exactement les mêmes que les pédophiles les plus durs utilisent pour justifier leurs actes.
Une frontière est injuste, surtout pour ceux qui en sont proches. Ce sont les effets de bord. Mais il faut bien des frontières. Et la franchir, c’est soit faire preuve d’un réelle volonté de nuire, soit d’une bétise profonde. Là encore une frontière.
Et j’aimerais assez que l’on arrête de me parler de « consentement libre » à propos d’enfants de 15, et même 17 ans.
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